Bref
historique
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L'histoire
récente
En 1872, abandonné depuis quarante-deux ans, Courances tombait en ruine. L'acquisition par le baron Samuel de Haber sauva le domaine. Suivant les traces des Rothschild, ce banquier vint exercer à Paris au milieu du siècle. L'antisémitisme dut décider de son exil comme l'aventure qu'on lui prête avec une fille du Grand duc de Bade. Haber jouissait d'une fortune considérable qu'il mit au service du gouvernement. Financier de talent, il aida aux négociations pour le règlement de la dette de guerre de 1870. Le mariage de sa fille unique avec le comte Octave de Béhague, issu d'une famille d'origine ancienne, le rapprocha de la noblesse française. Cette alliance entraînait l'adoption d'un mode de vie aristocratique rendu possible grâce à sa propriété à la campagne. Afin que le château soit restauré, l'architecte familial des Béhague fut mandé à son chevet. Hippolyte Destailleur se trouva sous la double direction du baron et de son gendre pour ce chantier le préparant à celui de Vaux-le-Vicomte. L'érudit comte Octave de Béhague souhaitait préserver l'aspect originel du bâtiment tandis que l'expansif baron de Haber voulait une copie du monumental escalier en fer à cheval de Fontainebleau. Haber redonna vie à Courances, comme Hottinguer à Guermantes ou Sommier à Vaux-le-Vicomte. Berthe (1868-1940) et Martine (1870-1939) de Béhague étaient déjà orphelines lorsqu'elles héritèrent de leur grand-père en 1892. Etant l'aînée, Berthe reçut la propriété de Courances. Comme l'avait rêvé le baron de Haber, Courances possédait cet esprit fastueux si particulier au xixe siècle : ainsi, par exemple, des truites venues de Fribourg animaient les eaux pures des pièces d'eau. Berthe et son mari, le comte Jean de Ganay, s'impliquèrent beaucoup dans leur relation avec les Duchêne, paysagistes, le père et le fils, de 1899 à 1914, pour continuer à œuvrer en vue de l'embellissement du parc. Ils semblent avoir toujours préféré la simplicité et la sobriété. En contraste avec la restauration « à la française » du parc, Berthe inventa le surprenant Jardin japonais. Ils acquirent les terres de Fleury en 1896 pour agrandir le territoire de chasse de Courances et cédèrent cette propriété à Martine en 1910. Elle restaura les lieux sans l'aide de grands noms de l'architecture ou du paysage et y séjourna jusqu'en 1927. C'est Martine de Béhague qui posa les fondations du fameux « Potager » dans l'enceinte du parc de Fleury – tout sauf un potager – avec son Jardin persan. (Elle utilisa le porphyre qu'elle avait fait venir de Syrie pour son théâtre privé à Paris, à l'époque le plus grand en Europe – la « Salle Byzantine » de l'actuelle ambassade de Roumanie.) Martine de Béhague demeure un nom illustre dans le monde des musées. Paris murmurait qu'elle achetait un objet par jour. Une visite au Louvre suffit à convaincre qu'aucun domaine ne lui échappait. Les deux cousines de Watteau côtoie une figurine en argent égyptienne, un moulin à café aux trois ors qu'utilisait la Pompadour ou un relief byzantin en stéatite. C'est elle qui a offert le cadre de la Joconde. Et elle encore qui sauva l'Hôtel de Sully, rue Saint-Antoine. De 1940 à 1944, le parc et le château de Courances furent occupés par les Allemands : une Kommandantur, un cantonnement pour les « rampants » de la Luftwaffe et une école de conduite. A leur départ, ils firent sauter un dépôt de munition qui se trouvait dans le parc. De 1944 à 1946, les communs abritèrent un camp disciplinaire américain. Les châtelains étaient encore cantonnés à des quartiers restreints dans le château. Un deuxième dépôt de munitions explosa accidentellement en causant encore plus de dégâts et c'est à ce moment que la quasi-totalité du mobilier disparut. En 1948, Monsieur Rameau, l'architecte chargé de l'entretien du château chiffra à 88 millions la remise en état des lieux. L'Etat proposa une indemnité de 7.7 millions. De 1949 à 1955, le maréchal Montgomery, adjoint au commandant des troupes de l'OTAN, basé à Fontainebleau, s'installa à son tour dans les étages nobles : il a laissé le mas qui arbore aujourd'hui les couleurs de la famille Ganay et le très grand billard. En 1948, l'ensemble du domaine de Courances est inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Le marquis de Ganay, Hubert, fils aîné de Berthe et filleul de Martine, avec son fils Jean-Louis (né en 1922), marié à Philippine de Noailles (née en 1925) s'attèlent à faire disparaître les traces des occupations successives et retirent certains "ornements" ajoutés par l'architecte Destailleur. En 1978, la vallée de l'Ecole devient un site inscrit. En 1982, le château de Courances est ouvert au public – le parc l'était depuis la guerre. En 1983, le domaine de Courances obtient le classement au titre des Monuments historiques.
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